Pour être tout à fait exact, nous ne voyons pas vraiment la tornade sur une imagerie radar, surtout au Canada. Pour être vrai, il faudrait que la tornade se forme assez près du radar et même là, ce que le radar voit est la rotation des échos. Plus on s’éloigne du radar, plus les échos qui sont affichés sur l’image sont hauts en altitude. Donc, le plus souvent, ce que nous voyons est la rotation de la supercellule et non celle de la tornade elle-même.
Considérant le fait que de 15 à 30% des supercellules produisent des tornades, la vue d’un mésocyclone (doublet de vitesse sur l’image de vitesse) ne confirme pas souvent la présence d’une tornade. Il y a d’autres produits liés à la polarisation qui peuvent nous indiquer la présence d’une tornade (combinaison de réflectivité, vitesse, coefficient de corrélation et parfois réflectivité différentielle) par la vue par le radar des débris soulevés.
Pour ce qui est du derecho, il n’est pas possible de déterminer nécessairement en temps réel sa présence. Le derecho demeure une ligne d’orages très violents qui peut prendre la forme d’un arc (le plus souvent). En fait, c’est une combinaison d’un processus particulier de formation, de sa longévité, de sa longueur, de sa vitesse de déplacement, des dommages engendrés, de présence de nombreux éclairs, …
Un derecho ne faiblira pas la nuit car il s’auto-génère lui-même ce qui lui permet de durer longtemps, de se déplacer très vite et de couvrir beaucoup de territoire. Le dernier derecho que le Québec a connu remonte au 4-5 juillet 1999. Il a frappé le sud du Québec dans la nuit.
Vous pouvez trouver d’autres explications ici :
Derecho (weather.gov) en anglais
Facts About Derechos – Very Damaging Windstorms (noaa.gov) en anglais
Texte: Julie Deshaies, météorologue à Environnement Canada